circuits courts, matériaux bio-sourcés, performance énergétique, approche bioclimatique, qualité environnemental, faible énergie grise… Voici,
l’architecture Ecologique
Une obligation morale envers les générations futures
L’architecture écologique s’est développée au cours des 50 dernières années, en réaction aux habitudes de surconsommation et de pillage des ressources prises par notre société occidentale. Très confidentielle dans les années 1970, limitée aux milieux alternatifs hippies, elle s’est lentement développée puis imposée, pour devenir un courant majeur de l’architecture aujourd’hui. Cherchant d’abord des solutions pour se chauffer gratuitement à partir du rayonnement solaire, elle en est venue peu à peu à optimiser la forme du bâti, son orientation et sa position par rapport aux vents, l’inertie, l’isolation et la maitrise du déphasage. Il s’agissait de capter, garder et redistribuer de façon passive la chaleur du rayonnement solaire dans toute la maison. On parlait alors de maisons bioclimatiques.
La recherche d’une plus grande sobriété énergétique questionna ensuite la construction et la déconstruction du bâtiment. Les matériaux bio-sourcés, bruts ou peu transformés, produits localement, s’imposent alors peu à peu. Et le trio bois, terre crue, paille attire l’attention bien au-delà des auto-constructeurs. La technologie enfin s’est adaptée proposant aujourd’hui les solutions appropriées pour ventiler, gérer la vapeur d’eau, éclairer, et produire localement, de façon autonome, l’énergie nécessaire au fonctionnement de la maison. Une attention toute particulière est aussi portée aux aspects sanitaires tout au long du cycle de vie des bâtiments, aussi bien pour les habitants que pour les constructeurs et l’environnement immédiat : enduits et peintures naturels, protection contre les ondes électromagnétiques, triage et traitement des déchets, épuration des eaux usées.
Une architecture écologique, avant même de considérer les matériaux et technologies appropriés, est sobre et durable. Sobre, mais pas seulement d’un point de vue énergétique. Une taille conçue au plus juste sera moins gourmande en matériaux de construction, en énergies pour les produire, les transporter, et les recycler en fin de vie, comme en énergie pour chauffer, climatiser et entretenir. Durable, non point temps par ses matériaux (l’art de l’éco-constructeur consiste à construire pour durer avec des matériaux par nature biodégradables), que par sa valeur culturelle, par sa capacité à rester attractive pour les générations suivantes. Construire écologique c’est vraiment construire pour demain !
L’architecture écologique n’est pas qu’une recette technique !
Ainsi l’architecture écologique ne peut se contenter d’aborder un ensemble de dispositifs techniques. Pour rester vivante et attractive au fils des générations, une habitation doit revêtir une dimension artistique, intellectuelle, voir spirituelle. Ce supplément d’âme n’appelle pas forcement de moyens financiers prodigieux, mais un regain de créativité, de personnalité. Elle doit éveiller « un état d’attention, une capacité d’écoute, la qualité du regard qui permettront d’apprécier la variété des espaces, les différents sons des matériaux, le contact des éléments de construction, la richesse des angles de vue au détour d’une pièce, le jeu des ombres sur le sol, une ambiance fraiche en pleine chaleur, un poêle qui réchauffe au cœur de l’hiver, un auvent qui nous abrite d’un orage un soir d’été, les sensations contrastées d’humidité et de chaleur » (Pierre Levy).
En réalité, la démarche écologique devrait commencer bien avant de s’intéresser à l’architecture. Elle impose une réflexion sur les modes de vie que va induire la maison, en particulier par sa position par rapport aux autres lieux de vie de la famille (travail, écoles, commerces et services, loisirs, réseaux familiaux et sociaux) et aux moyens de transport possibles pour s’y rendre ; par rapport aussi à la façon de se nourrir et de consommer. Vivre en ville, ou en centre bourg, est souvent plus écologique que vivre isolé à la campagne, sauf si l’on y travaille. Cela introduit alors les dynamiques collectives de revitalisation et de reverdissement des centres villes, qui se mettent doucement en place dans les initiatives d’éco-quartiers. Ramenons d’abord la campagne dans la ville, ses jardins et ses petites épiceries !
Autant la référence à l’architecture vernaculaire et l’architecture sauvage est un choix, un parti pris personnel, autant construire en respect des nécessités écologiques est une obligation. On ne devrait plus aujourd’hui construire autrement ! Les législateurs l’ont enfin compris. Ils préparent une réglementation environnementale pour 2020 qui remplacera la réglementation thermique 2012. Cette nouvelle réglementation impose, en même temps, une haute performance thermique des bâtiments les amenant à consommer moins d’énergie qu’ils n’en produisent, et à stocker au cours de leur vie plus de carbone qu’ils n’en relâchent. Cela va dans le bon sens, même si la démarche est très techniciste, mais est-ce suffisant pour qualifier une architecture d’écologique ?
L’architecture écologique pour E-Coco
Tout nos projets privilégient ainsi les constructions passives (en référence à la certification « maison passive»), en matériaux bio-sourcés (paille, bois, terre crue) et aux finissions naturelles, fournis par des circuits courts, tout en cherchant des solutions économiquement compétitives pour des architectures qui respirent la personnalité du constructeur / maître d’ouvrage. Ils mettent en avant les modes constructifs aux forts bénéfices sociaux, l’auto-construction et l’entraide, et font le choix, à coût identique, de matériaux simples mais nécessitant plus de main d’œuvre en remplacement de matériaux onéreux mais plus facile à mettre en œuvre.
Les livres qui nous inspirent :
David Wright, Soleil, nature, architecture, 1979, édition Parenthèses, Paris, 246 p.
Luc Floissac, La construction en paille, 2012, édition Terre Vivante, 380 p.
Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey, La conception bioclimatique, des maisons confortables et économes, 2006, édition Terre Vivante, 240 p.
Pierre Levy, La rénovation écologique, 2010, édition Terre Vivante, 320 p.
Les associations et réseaux impliqués
Maison Passive, http://www.lamaisonpassive.fr//
Réseau TWIZA, un habitat sain pour tous, https://fr.twiza.org/
La maison écologique, https://www.lamaisonecologique.com/