Auto-construire

 

l’auto-construction

Comment se lancer ?

L’objet de ce chapitre n’est pas de passer en revue toutes les techniques de construction écologique. De nombreux et très bons livres font cela et sont régulièrement remis à jours pour tenir compte des nouveaux matériaux écologiques qui sont encore en perpétuelle évolution. Vous trouverez ci-joint la bibliographie sur laquelle nous nous appuyons.

Construire une maison écologique simple, de type ossature bois, remplissage de botte de paille, enduits terre crue intérieure, enduit chaux extérieur ou bardage bois, toiture ardoise ou tuile, étanchéité eau et air, n’a rien de difficile en soit. C’est une série de nombreux petits problèmes, qui pris un par un se résolvent facilement.  Quiconque maitrise un peu le bricolage les appréhenderont facilement.

Coordonner l’ensemble des corps de métiers s’avère souvent difficile sur un chantier classique. On confie habituellement cette tache à un maitre d’œuvre. En auto-construction, vous serez seul sur le chantier, mais la difficulté reste la même. Il faut opérer dans l’ordre, et gérer en adéquation l’ensemble des approvisionnements et des stocks. Finir une tâche avant d’en commencer une autre, toujours vérifier la qualité du travail fait, et ne pas hésiter à perdre une journée à corriger un travail mal fait avant de passer à la phase suivante. L’autodiscipline est la grosse difficulté sur un chantier long d’auto-construction.

Dés la phase de conception, assurer vous que vous avez bien les compétences pour aborder chacune des étapes de la construction. Certaines étapes demandent plus une compétence technique intellectuelle, d’autre un savoir faire manuel. D’autres enfin requièrent de la rigueur et de la précision. Si vous ne vous sentez pas à la hauteur sur une tâche particulière, confiez la à un professionnel ou faites vous accompagner.

A la recherche d’un coup de main ?

Repérer les étapes que vous ne pourrez faire seul. Pour travailler en sécurité et de façon plus fiable, il faut compter au minimum trois personnes pour monter une ossature bois ou une charpente. Deux pour une cloison Fermacell… Il est possible de mobiliser de la main d’œuvre pour la mise en œuvre des matériaux lourds ou très encombrant à coût nul par l’échange de journées de travail entre plusieurs auto-constructeurs.

Certaines étapes ne sont pas particulièrement difficiles et pourraient être faites seul, mais sont longues et fatigantes.  La pose de botte de paille dans une ossature peut prendre des semaines, tout comme le corps d’enduit en terre. Alors pourquoi ne pas organiser un chantier participatif ? Pour que la journée soit productive, il faut s’assurer de bien maitriser soi-même la technique utilisée. Sinon, il faut qu’une personne ayant cette compétence puisse animer le chantier et avoir deux ou trois personnes en plus pour dynamiser le reste de la troupe. La journée doit être festive et enrichissante pour tous.

Les fournisseurs

Une scierie qui prépare et livre toutes les pièces de bois, un quincaillier pour les vis et connecteurs et les consommables des outils, un négociant en matériaux d’isolation et panneau de bois écologique, un fournisseur de menuiseries, de matériaux électriques, de plomberie, VMC, CESI. Au total il faut négocier avec une petite dizaine de fournisseurs. Il convient de privilégier les devis globaux, concernant l’ensemble des fournitures. Mais une livraison échelonnée doit se négocier en fonction de l’évolution du chantier.

Sur devis, les fournisseurs locaux ne sont pas plus chers que les fournisseurs via un site internet. Vous obtiendrez des prix réservés aux professionnels 20 à 30 % inférieurs aux prix des catalogues pour particuliers. Les fournisseurs spécialisés offrent des rapports qualité/prix et une diversité de produits bien meilleurs que les grandes enseignes de bricolage.

L’outillage

L’outillage nécessaire à la construction d’une maison écologique est relativement limité. L’équipement que nous avons sur nos chantiers d’auto-constructeur ne représente pas plus de deux mille cinq cents euros. Deux perceuses-visseuses (dont une à percussion), un rabot, une ponceuse, une scie circulaire, une scie sauteuse, une scie égoïne électrique (scie croco), deux ou trois échelles, quelques tréteaux de maçon, un malaxeur et quelques cuves, un niveau laser. Il est préférable de choisir son équipement dans les gammes pro, plus précis, plus fiable, plus robuste.

Le choix de l’auto-construction ne doit jamais être fait par défaut pensant simplement pouvoir ainsi construire une maison que vous ne pourriez vous offrir autrement. Le gain financier de l’auto-construction est énorme, supérieur souvent à 60 % du coût d’une maison clés en main. Si vous rapportez cela au mois que vous y consacrez, vous vous rendrez compte que vous avez gagnez durant ce temps là un salaire de banquier ! Mais pas d’euphorie, ce salaire est amplement mérité. Il récompense l’audace, la prise de risque, le soucis de performance, l’implication intellectuelle et physique permanente durant tout le temps du chantier… Il faut en avoir bien conscience.

Les commentaires sont clos.